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Auteur : Gabriel Delisle Date : 2011-10-04 Source : Le Nouvelliste Lien direct

(La Tuque) Les régions voient, depuis longtemps, les jeunes les quitter pour les grandes villes. Mais avec le vieillissement de la population, voilà que des régions sont confrontées désormais à l'exode de leurs aînés.

Un investissement privé de 7 millions $ annoncé lundi à La Tuque viendra répondre à cette problématique. Le Manoir de l'Épervier, une nouvelle résidence de 60 appartements, devrait ouvrir ses portes l'automne prochain.

«Beaucoup de nos aînés latuquois recherchent ce type de résidence. Ils sont toutefois bien trop nombreux à devoir quitter le Haut-Saint-Maurice faute de résidences adaptées», soutient le maire de La Tuque, Normand Beaudoin.

En effet, le complexe Renaissance, qui compte déjà 51 appartements au centre-ville de La Tuque, ne répond pas à la demande croissante. Plus de 200 noms figurent sur sa liste d'attente et le projet d'agrandissement du complexe ne prévoit que la construction de 12 nouveaux appartements.

Le projet du Manoir de l'Épervier vient combler ce manque. De plus, dix lits réservés aux personnes atteintes de problèmes cognitifs, comme la maladie d'Alzheimer, s'ajoutent aux 60 appartements. Ces lits, que l'on nomme ressource intermédiaire, sont octroyés par le Centre de santé et des Services sociaux (CSSS) du Haut-Saint-Maurice. La construction est réalisée en partenariat public privé.

«Cela comble un vide. Nous n'avions pas de telles ressources intermédiaires pour les personnes atteintes de problèmes cognitifs sur notre territoire», précise le directeur général du CSSS, Rémy Beaudoin.

Dany McDonald et Sébastien Ricard sont les promoteurs derrière la construction du Manoir de l'Épervier. Ils désirent construire une résidence agréable axée sur la qualité de vie. «Les résidents ne seront pas des numéros. On veut leur offrir une belle qualité de vie», souligne Dany McDonald, un des promoteurs du Manoir de l'Épervier.

Plusieurs services seront disponibles dans ce manoir dont un dépanneur et un salon de coiffure. De plus, on prévoit aménager les terrains entourant la résidence avec un jardin et une place publique. «On veut vraiment créer un milieu de vie agréable», ajoute Sébastien Ricard. Ce promoteur n'est pas à ses premières armes dans ce domaine. Il est aussi partenaire de la résidence Cardinal Roy à Trois-Rivières.

Les deux investisseurs pensent déjà à l'avenir. Si la demande pour les appartements se concrétise, il est prévu que la superficie de la résidence soit doublée.

Les places en ressources intermédiaires sont financées par Québec. Le CSSS versera au promoteur jusqu'à 113 $ par jour par résident. De plus, le personnel soignant est embauché par le CSSS et est régi par les conventions collectives en place. La résidence devrait créer entre 15 et 20 nouveaux emplois une fois la construction terminée.

Les promoteurs du Manoir de l'Épervier construiront la résidence sur le site de l'ancienne chapelle du pensionnat autochtone. Le centre de la petite enfance (CPE) Premier pas a vendu le terrain. La direction du CPE demeure cependant discrète quant au montant de la vente.

«Cela dépend des conditions qui nous seront données par le ministère de la Famille et des Aînés. Il est possible qu'il y ait des échanges de services entre le CPE et la résidence», soutient la directrice générale du CPE, Christiane Morin.