Nouvelle récente

Auteur : TVA Nouvelles Date : 2011-09-02 Source : Agence QMI Lien direct

MONTRÉAL - Des résidences pour personnes âgées imposent des frais à leurs résidents pour des services à la carte, et ceux-ci se retrouvent parfois avec une facture salée.

À la résidence Cherbourg de Brossard, sur la Rive-Sud, les gestionnaires incluent dans le bail 90 minutes de soins par jour et par personne.

Mais, comme dans un nombre important de résidences privées pour personnes âgées autonomes et semi-autonomes, on offre également des services à la carte. Une fois épuisées les 90 minutes incluses dans le bail, chaque minute excédentaire de service offert est facturée aux clients au coût de 0,39$ la minute.

Par exemple, prendre un bain prend 30 minutes. À raison d'une fois par jour, sept jours sur sept, la facture s'élève à 330$ par mois. La prise de médication est évaluée à cinq minutes par jour. Si quelqu'un doit prendre un médicament plusieurs fois par jour, le total peut facilement dépasser 200$.

La grille tarifaire du Cherbourg comprend une soixantaine de services à la carte, dont certains sont difficiles à définir. On parle notamment d'«enseignement aux bénéficiaires» ou de «communication de soutien». À 30 minutes, une fois par semaine, les coûts additionnels s'élèvent à 50$.

Résultat: certains résidents paient près de 250$ supplémentaires par mois seulement en frais à la carte.

La direction de la résidence Cherbourg se défend en précisant que seulement 10% des gens qui ont besoin de ces services paient des frais supplémentaires.

Pour un meilleur contrôle

Cette pratique est légale, mais elle ne fait pas l'unanimité. Louis Plamondon, de l'Association de défense des droits des retraités, questionne d'abord la pertinence de ce type de service. «On dit que c'est de la facturation de service requis; c'est un premier enjeu. Est-ce que les gens avaient vraiment besoin de ces services-là?» a-t-il demandé.

M. Plamondon croit que certaines résidences font des pressions pour vendre des services «parce que c'est payant». «Actuellement, c'est le "free for all": n'importe qui peut faire n'importe quoi», a-t-il déploré.

Un avant-projet de loi a été formulé pour changer la certification des résidences pour personnes âgées et des organismes vont faire des représentations pour encadrer davantage la façon dont on facture les clients.

Ces organismes souhaitent que le privé se serve des mêmes outils utilisés dans le public pour déterminer quels sont les soins dont les bénéficiaires ont besoin. On désire également que des personnes indépendantes des résidences privées mènent ces évaluations.